Article La République des Pyrénées du 12/12/2012 Par Gérard Cayron - Cliquez ici pour lire l'article en ligne.

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'Total stoppe dès le premier trimestre 2013, et comme nous l'indiquions dans notre édition d'hier, l'expérience d'injection de CO2 à Jurançon. Opération qui a, on s'en souvient, fait couler beaucoup d'encre dès le début. Cette information a été confirmée hier soir par Nicolas Terraz, le directeur de Total exploration-production France (Tepf).

Le premier site européen de captage-stockage, d'un coût de 60 millions, a été lancé en janvier 2010 à partir d'une chaudière de l'usine de Lacq. De là, le dioxyde de carbone a été acheminé par gazoduc, sur 27 km, vers un ancien puits gazier situé à 4 500 mètres de profondeur à Rousse (Jurançon). Jusqu'à l'arrêt de l'injection, 50 à 60 000 tonnes de CO2 auront été stockées.

Pourquoi arrêter dès maintenant ?

Grâce à une prolongation du permis d'exploitation, Total pouvait poursuivre les opérations d'injection jusqu'en juillet 2013. "Mais nous voyons aujourd'hui l'achèvement de notre programme de recherche-développement, d'où la décision d'arrêter durant le premier trimestre de l'année prochaine", commente Nicolas Terraz. Les résultats obtenus seront partagés avec la communauté scientifique lors d'une réunion d'un comité spécial fin janvier. Une phase de "surveillance environnementale" s'enclenchera ensuite pour 3 ans.

Les informations sont-elles significatives ?

Pour Nicolas Terraz, le doute n'est pas permis. "Je crois que nous avons fait la démonstration de la faisabilité sur le plan technique", estime le directeur de Tepf. Par ailleurs, "vis-à-vis de la capacité de stockage du réservoir, le fait d'injecter davantage de CO2 n'aurait en rien réduit les incertitudes. Nous avons réussi à obtenir des modélisations que l'on peut qualifier de robustes" se félicite Terraz qui n'ignore pas les préoccupations environnementales d'une frange de la population.

L'objectif affiché il y a 3 ans - capter 120 000 tonnes - ne sera donc pas atteint, loin s'en faut. "Ce plafond autorisé avait été abaissé à 90 000 tonnes lors de la prolongation du permis", rappelle le dirigeant de Total. Puis, durant l'injection, "tout ne s'est pas passé exactement comme prévu", consent Nicolas Terraz. Plusieurs difficultés techniques (problèmes de séchage, de corrosion sur le compresseur) n'ont permis de stocker que 8 000 tonnes la première année.

Quelles applications pour demain ?

La fameuse "chaudière du futur", déjà évoquée dans ces colonnes (notre édition du 18 avril) et que Total appelle de ses voeux, serait 7 fois plus puissante que celle présente sur l'usine de Lacq. "Afin de concevoir des brûleurs efficaces, le site pilote nous a permis de faire des tests sur une chaudière de 30 mégawatts. On pourrait passer sur une installation de 200 MW", confirme Nicolas Terraz.

Pour autant, la déclinaison industrielle reste à construire car "à ce jour, rien n'est identifié". "Toutes les connaissances acquises seront utilisées si nous trouvons une application pertinente. On peut dire que des perspectives existent dans un certain nombre de pays qui sont des gros émetteurs de CO2". Une étude menée par le GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) recense effectivement 7 000 sites susceptibles, à travers le monde, d'être intéressés par la mise en place de cette technologie expérimentée en Béarn.

ZOOM

TOUS LES PROJETS DE CAPTAGE-STOCKAGE ABANDONNES EN EUROPE

Présentés il y a peu comme une alternative crédible à la problématique des émissions de gaz à effet de serre, les projets de captage de CO2 ont pourtant du plomb dans l'aile. Aujourd'hui, plus aucun dossier susceptible d'accéder aux financements européens n'est encore d'actualité. À Florange, dans un contexte explosif, c'est le géant de l'acier Arcelor-Mittal qui vient à son tour d'annoncer le retrait du projet Ulcos, officiellement "pour des raisons techniques". Ce programme devait permettre de capter le CO2 émis lors de la production d'acier par les hauts-fourneaux mosellans avant un transfert dans la région de Sedan. La Commission européenne avait, au départ, retenu huit projets, dont Ulcos, dans le cadre d'un programme pouvant financer des solutions innovantes à hauteur de 1,5 milliard d'euros au total.

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Bouchage de puits à Chapelle de Rousse : Total aura dépensé plus de 90 millions

Une « facture » globale supérieure à 90 millions.

51 000 tonnes de CO2 ont été stockées en trois ans sur le site de Chapelle de Rousse, à Jurançon. (Soit moins de la moitié des 120 000 tonnes initialement prévu).

La Republique des Pyrénées – le 27 mai 2015

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