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Le 06 novembre 2009 par Ana Lutzky

Pressés de recevoir les financements européens, les porteurs de projets de capture et de stockage de carbone s’inquiètent du retard que prendra la réglementation.

Les fonds déjà dans les caisses, la réglementation encore dans les cartons. Tel pourrait être le dilemme auxquels se trouvent confrontés les industriels européens du captage et stockage de carbone (CCS).

Première vague d’un milliard d’euros fin 2009

Le plan de relance européen a réservé 1 milliard d’euros pour six projets de CCS. Les centrales de Hatfield au Roayume-Uni, Jaenschwalde (Vattenfall) en Allemagne, Compostilla (Endesa ) en Espagne, Maasvlakte aux Pays-bas, Florange en France, et Belchatow en Pologne recevront 180 millions d’euros chacune. De plus, Porto Tolle en Italy recevra 100 millions d’euros. Ces projets seront confirmés à la fin de l’année, vraisemblablement le 14 décembre. Si les industriels s’impatientent (les projets devaient être confirmés en octobre, puis ont été repoussés à novembre, puis décembre…), la suite du calendrier européen les inquiète encore plus fortement.

En effet, la directive européenne sur le captage et le stockage du CO2 est parue en mai 2009 : les Etats disposant de deux ans pour transposer cette directive en droit national, les industriels estiment ne pas avoir de visibilité suffisante pour déterminer la technologie à employer.

Deuxième vague : les allocations de crédit

Dans le paquet énergie-climat de 2008, l’Union européenne a également établi qu’elle distribuerait 300 millions de crédits ETS pour soutenir des projets de CCS et de renouvelables à grande échelle. Ces fonds seront distribués en deux fois : une première enveloppe de 100 millions, puis une autre de 200 millions. Les six projets ayant été sélectionnés lors de la première vague de financement sont autorisés à faire acte de candidature pour la deuxième, et le feront très certainement, estime Philippe Paelinck, directeur des projets CO2 d’Alstom : tous auront besoin de fonds supplémentaires pour boucler leurs projets. L’attribution de ces fonds se fera fin 2011.

Cette deuxième vague fait l’objet d’un dialogue entre les Etats membres et la commission. Alors que le principe européen de la première vague était de soutenir un portefeuille équilibré de technologies et de pays représentés, l’Allemagne souhaite désormais que le financement des projets de CCS se fasse au prorata des crédits ETS, et donc des émissions de chaque pays, ce qui la rendrait de loin gagnante. Par ailleurs, Berlin plaide pour que la sélection ne se fasse non plus par projets, mais laisse à chaque pays le soin de distribuer les financements européens comme il l’entend. Une perspective qui ne réjouit pas les industriels français leaders sur le secteur du CCS (Total, Alstom, Schlumberger…).

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