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"L'accord de Cancun sur le climat, sursis avant un nouvel échec?

Article Le Point de Alister Doyle et Gerard Wynn - Le 12/12/2010 - Cliquez ici pour lire l'article en ligne

"CANCUN, Mexique (Reuters) - L'accord conclu samedi à Cancun au terme de la 16e conférence de l'Onu sur le climat a certes insufflé un peu de vie à un processus moribond depuis l'échec de Copenhague, mais le plus dur reste à faire, puisque la question-clé de l'avenir du protocole de Kyoto a été renvoyée à plus tard.

Pour la plupart des délégués, le simple fait d'avoir trouvé un terrain d'entente au terme de ces deux semaines de discussions est déjà un succès d'envergure, à même de restaurer une confiance mise à mal l'an dernier au Danemark.

"Nous avons démontré que le multilatéralisme peut produire des résultats", s'est félicité la commissaire européenne à l'Action pour le climat, Connie Hedegaard, qui présidait le sommet de Copenhague, l'an dernier.

"Beaucoup disent que le spectre de Copenhague a été exorcisé ici", confirme Alden Meyer, membre de l'Union des scientifiques inquiets (Union of Concerned Scientists).

L'an dernier, les 194 Etats membres, qui se prononcent par consensus, ne se sont entendus que sur un vague projet sans objectifs chiffrés, alors qu'ils visaient un traité contraignant.

Beaucoup plus modeste, l'accord de Cancun porte sur la création d'un "fonds vert" pour aider les pays en développement à faire face aux conséquences du réchauffement, sur la protection des forêts tropicales et le partage des technologies propres.

Pour y parvenir, les négociateurs, en désaccord sur l'avenir du protocole de Kyoto qui fixe jusqu'en 2012 des objectifs contraignants aux seuls pays industrialisés, à l'exception des Etats-Unis, ont dû renvoyer le problème à l'année prochaine.

"LE PROCESSUS SAUVÉ, MAIS PAS LE CLIMAT"

Refusant de prolonger le protocole, le Japon, la Russie et le Canada ont réclamé un nouveau traité auquel les gros pollueurs que sont les Etats-Unis, la Chine et l'Inde seraient cette fois associés.

Les pays émergents et en développement estiment, eux, que les Etats industrialisés, historiquement responsables de l'accumulation de gaz à effet de serre, doivent faire l'effort avant qu'eux-mêmes ne s'engagent à réduire leurs émissions au péril de leur croissance économique.

Les engagements des pays industrialisés ont été extraits de l'accord de samedi, ce qui a permis au Japon de ne pas s'engager à accepter que le protocole de Kyoto entre dans une deuxième phase. Les divergences restent par conséquent entières.

"Un long et difficile chemin se trouve devant nous. Peut-on en venir à bout à court terme? Je n'en sais rien", a avoué Connie Hedegaard.

L'accord de Cancun reprend une bonne part des maigres engagements pris à Copenhague. Il a toutefois été adopté à l'unanimité, moins la voix de la Bolivie, alors que celui de l'an dernier n'avait emporté l'adhésion que de 140 Etats membres.

"Certains avaient prédit la mort du processus mais les gouvernements ont montré qu'ils pouvaient collaborer et avancer en direction d'un accord mondial", s'est félicité Wendel Trio, de Greenpeace, avant d'ajouter: "Cancun a peut-être sauvé le processus mais pas encore le climat."

Jean-Philippe Lefief pour le service français"

Article Le Point de Alister Doyle et Gerard Wynn - Le 12/12/2010 - Cliquez ici pour lire l'article en ligne

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