Sud-Ouest - 22 janvier 2011- Lien vers l'article

"Le député-maire de Mourenx, président de la nouvelle Communauté de communes de Lacq élargie a répondu hier aux questions des internautes. Extraits

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Guest. Comment voyez-vous la fin du gisement de gaz fin 2013 et le rôle de Total ? David Habib. La fin du gisement a été anticipée. Aujourd'hui, la fonction d'extraction ne représente plus que moins de 10 % des emplois industriels sur le bassin de Lacq. Le bassin est passé d'une chimie d'extraction à une chimie de la molécule et de l'intelligence, indépendante de la matière première ces vingt dernières années.

Une deuxième chimie s'est développée ces dernières années, c'est la chimie de l'énergie, qui elle aussi est indépendante de la matière première. Donc, je ne suis pas inquiet pour l'après 2013.

En ce qui concerne Total, la réponse est différente. Le groupe a des obligations morales, régionales, sociales vis-à-vis du bassin de Lacq. Il n'a pas accompli les efforts nécessaires pour compenser les emplois qui vont disparaître après 2013.

Par ailleurs, le projet de maintien de la « thiochimie » (la chimie du soufre), tel qu'annoncé le 21 décembre dernier pose là aussi la question de la présence de Total. Le maintien du gisement à des fins industrielles, pour le bénéfice d'Arkéma, est un très bon projet dès lors qu'il est porté et exploité par Total.

Ce qui ne semble pas être dans les intentions de ce groupe.

Fabienne. Vous donnez l'image d'un élu qui se bat pour le développement économique, peu pour l'environnement. Que pensez-vous des Verts ? La Communauté de commune de La cq a été pionnière dans le domaine de la collecte et du traitement des déchets ménagers. Nous avons été les premiers à mettre en place une politique d'économies d'énergie reconnue au niveau national.

Nous nous engageons dans une politique de transport ambitieuse, favorisant là aussi des modes de déplacement propres, respectueux de l'environnement.

En face de nous, nous avons des Verts sur le bassin de Lacq, qui n'ont jamais été porteurs de la moindre proposition, qui sont marginalisés par l'électorat, et repérés par leur antisocialisme chronique.

Je rappellerai que mon prédécess eur, qui se dit « Verts » aujourd'hui, refusait de construire une station d'épuration à Mourenx lorsqu'il était en charge de cette ville au motif que la pollution du gave n'en serait pas modifiée par les efforts mourenxois.

Om 64. Pourquoi cette fusion des quatre communautés des Communes (Arthez, Lagor, Lacq, Monein) et que répondez-vous à ceux qui parlent de ce territoire comme d'un Habibland ? Arthézien. Gérer les destinées de 47 communes, n'est-ce pas beaucoup pour vous ? La Communauté de communes de Lacq fonctionne et continuera à fonctionner sur un mode collectif. On se retrouve tous les quinze jours en bureau pour examiner tous les dossiers de la façon la plus transparente et collégiale possible. Ce n'est pas moi, mais le bureau de la communauté de communes qui administre cette collectivité. Quant au terme « Habib Land », c'est une expression qu'un journaliste a utilisée pour montrer que les élus de ce territoire étaient majoritairement socialistes, et que nous avions entre nous de l'amitié, et de la solidarité. Peut-on nous en faire le reproche ? Des socialistes qui s'entendent, ce n'est pas rare, et c'est plutôt sympa.

Seuveton. Monsieur le député, Monsieur le maire, Monsieur le président de la Communauté de Lacq (veuillez m'excuser si j'oublie des fonctions), n'est-ce pas trop pour un seul homme ? Je dispose du même nombre de mandats que Jean Grenet à Bayonne, Martine Lignières-Cassou à Pau. Ma situation n'est pas originale, elle est le fait de nombreux maires qui s'investissent dans l'intercommunalité. Il reste que la modernisation de notre vie politique amènera inéluctablement à une limitation du nombre de mandats. Je suis favorable à un texte législatif qui fixe comme principe le mandat unique. Je ne suis pas favorable à une initiative isolée du Parti socialiste qui ne s'appliquerait qu'aux seuls élus socialistes.

Gorka. Pourquoi persistez-vous à vouloir nous envoyer votre nitrate d'ammonium au Pays basque ? Nous on n'en veut pas de vos produits dangereux et explosifs ! Depuis cinquante ans, Yara fabrique du nitrate d'ammonium à Pardies. Faut-il aussi interdire cette fabrication ? Aujourd'hui, Yara transporte ses produits jusqu'à Port-la-Nouvelle en envoyant d'abord ses fabrications à Bordeaux, puis dans l'Aude, les trains ne pouvant emprunter la côte de Capvern. Personne n'a rien dit jusqu'à présent ! Alors que nous avons à proximité un port adapté à ce type de marchandises, puisque le port de Bayonne accueille des produits chimiques autres que ceux de Yara, en provenance d'autres unités industrielles de Lacq. On est dans un dossier éminemment politique, à deux mois de l'élection cantonale. Je ne laisserai pas une usine qui emploie 100 personnes fermer sans motif alors que nous avons déjà vécu la disparition de Celanese.

Balzac. André Labarrère vous considérait comme son fils « spirituel » et il y a quelques mois, dans une interview, Martine Lignières-Cassou indiquait qu'elle vous avait proposé la place de numero 2 aux dernières élections municipales à Pau : est-ce vrai ? Et si oui, pourquoi avez-vous refusé ? Martine est persuadée de me l'avoir proposé. On en a parlé ensemble après le tchat qu'elle a fait avec « Sud Ouest », elle m'a confirmé m'avoir fait cette proposition. Sincèrement je ne m'en souviens pas. Et si cette proposition m'avait été plus clairement exprimée, j'aurais de toute façon dit non. En 2008 je m'étais fixé trois projets : la mutation du bassin de Lacq, la fusion des intercommunalités et le renouvellement urbain à Mourenx. J'avais besoin d'un mandat pour atteindre ces trois objectifs. Il n'était pas question pour moi de quitter le bassin de Lacq et Mourenx. Quant à André Labarrère, j'ai été son suppléant pendant treize ans, nous avons partagé des moments de grande confiance et des moments difficiles. Je sais qu'il était heureux que je reprenne sa circonscription.

Jérémy. Je suis de gauche mais j'hallucine en voyant ce que fait Madame Lignères Cassou. La vache sur le toit, maintenant ce logo invraisemblable… Allez vous venir ou revenir enfin à Pau ? Le premier mandat est le plus difficile. J'ai vécu à Mourenx, lors de mes six premières années de maire des moments extrêmement compliqués. J'invite tout le monde à reconnaître la complexité de cette responsabilité. Pour le reste, ce n'est pas lors de ce tchat que j'apporterai une réponse à une question qui ne me taraude pas, pas même quand je me rase.

Industriel béarnais. Il y a deux types sérieux dans ce département et qui savent de quoi ils parlent, c'est vous et Lasserre. Ne peut-on imaginer pour le bien de nos territoires et pour le futur économique du Béarn que deux élus intelligents décident de bosser tous les deux ? C'est gentil pour moi, et sûrement justifié pour Jean-Jacques Lasserre. Plus sérieusement, Jean-Jacques Lasserre et moi, nous nous sommes disputés violemment sur un grand nombre de sujets. Nous avons été complices pour dénoncer la direction de Celanese. Nous sommes favorables à un département qui travaille à son désenclavement. Mais cette proximité de vues, je la partage avec d'autres élus, à commencer par Jo Labazée, qui sera le prochain président du Conseil général. En revanche, s'il faut favoriser une union plus large pour « booster » le Béarn, soutenir des projets, créer de l'activité, Jo Labazée et moi-même sommes favorables au plus large rassemblement.

Anatole. Qu'est-ce qui va changer si la gauche gagne le département le 27 mars ? Une vraie politique de l'emploi, une vraie politique de l'habitat, une vraie politique contre l'échec scolaire, une vraie politique pour le développement économique. "

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