Article La République des Pyrénées - Par Hubert Bruyère - Publié le 22 août 2011 - Lien vers l'article

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Les difficultés rencontrées sur les installations du pilote de Lacq motivent la demande de prolongation de la période expérimentale formulée par Total, qui stocke son CO2 sur le site de Chapelle de Rousse. © J.-J.Sentucq

'Une année supplémentaire d’expérimentation de l’injection du CO2, capté à Lacq et stocké à la Chapelle de Rousse: la demande a été déposée par Total auprès de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal). La réponse est attendue pour le mois de septembre. Initialement, les injections étaient prévues jusqu’en janvier 2012.

L’installation pilote située dans l’usine de Lacq est entrée en service le 10 janvier 2010. Des difficultés techniques inattendues sont assez vite survenues. « Il s’agit des problèmes de corrosion rapide des métaux » rappelle Guy Zahan, porte-parole du groupe en Pyrénées-Atlantiques. Le captage a été interrompu. Il a fallu ouvrir le compresseur, expertiser le problème, discuter avec le fabricant autrichien, réaliser de nouvelles pièces, réparer les installations., etc. « Tout cela mis bout à bout a fait perdre de l’ordre de six mois de captage et d’injection » poursuit Guy Zahan. Dans le puits d’injection, la surprise est venue de la défaillance de sondes chargées de détecter d’éventuels microséismes.

200 tonnes par jour

Depuis un an, le pilote tourne à nouveau à plein régime, avec l’injection de 200 tonnes par jour, mais l’objectif de 120 000 tonnes en deux ans ne pourra pas être atteint. « Nous demandons l’autorisation de prolonger la période expérimentale pour avoir suffisamment de données et un retour d’expérience satisfaisant » explique le représentant de Total.

La requête du pétrolier ne fait pas l’affaire de l’association Coteaux de Jurançon Environnement (CJE) qui regroupe en particulier les habitants opposés au projet. Pour le comité, tout délai supplémentaire constitue « un manquement » aux engagements initiaux de l’arrêté préfectoral autorisant la phase expérimentale. Le délai était fixé « à deux années à compter de la première opération d’injection ». D’où la demande de prolongation de l’industriel. « Total nous a expliqué au mois de juillet, lors d’une réunion de la commission locale d’information et de sécurité (Clis) qu’il avait obtenu du pilote l’essentiel de ce qu’il cherchait à obtenir. Pourquoi alors continuer à injecter » s’interroge l’association?

Une nouvelle réunion de la commission (Clis) est programmée au mois de septembre. Des résultats techniques y seront présentés par Total. « Tout fonctionne maintenant conformément à nos attentes. Nous commençons à rendre publiques des données » précise Guy Zahan.

Ces informations ne calmeront pas les inquiétudes. Le CJE plaide pour une évaluation scientifique indépendante. Et conteste l’intérêt même du captage et du stockage du CO2 industriel.

===> Une étape vers l’échelle industrielle

Les expérimentations menées par Total consistent à capter le CO2 de combustion émis par une chaudière modifiée de la plate-forme industrielle de Lacq, à le transporter jusqu’au site de stockage, à Rousse, 27 kilomètres plus loin; à l’injecter dans le réservoir de stockage, un gisement de gaz épuisé, à 4500 mètres de profondeur. L’expérimentation porte sur 120 000 tonnes de CO2.

Les objectifs principaux du projet sont les suivants pour Total. Il s’agit d’améliorer la maîtrise de la filière oxycombustion qui est la technologie de captage testée à Lacq: de réduire significativement les coûts de captage et en améliorer l’efficacité énergétique et de démontrer la faisabilité de la transformation d’une chaudière existante en chaudière à oxycombustion. Le pétrolier entend revendiquer à terme la maîtrise d’une chaîne industrielle complète portant sur le captage, le transport et le stockage.'

Article La République des Pyrénées - Par Hubert Bruyère - Publié le 22 août 2011 - Lien vers l'article

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