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Le 27 avril 2010 par Ana Lutzky

'En diffusant maintenant un article publié au mois de janvier par le Journal of Petroleum Science and Engineering, The Guardian met de l’huile sur le feu. Alors que l'analyse des risques n’est pas aboutie, le captage et stockage de CO2 est appelé à être massivement développé pour lutter contre l’effet de serre, et inquiète certains spécialistes.

L'article en question, publié par le Journal of Petroleum Science and Engineering, remonte au mois de janvier. Mais en s'en faisant l'écho lundi, le quotidien The Guardian a relancé les débats entre partisans et adversaires de cette méthode. Le captage et stockage du carbone (CCS), qui consiste à piéger sous terre du CO2 produit par les centrales électriques fonctionnant aux énergies fossiles, ne récolte en effet pas l’assentiment de toute la communauté scientifique.

Certains estiment que cette technologie, qui n'a encore jamais été testée à un stade commercial, est un moyen efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre, facteur du réchauffement climatique. Mais selon l'article publié par le Journal of Petroleum Science and Engineering, en "injectant" du CO2 dans les nappes aquifères, on augmenterait mécaniquement le niveau de la pression qui y règne, ce qui rendrait rapidement impossible de poursuivre le processus, voire conduirait à rejeter dans l'atmosphère le CO2 "piégé" sous terre, annulant tous les bénéfices attendus de ce processus.

Des doutes balayés lundi par des géologues britanniques qui se réfèrent à des projets tests. Ils en veulent pour preuve le projet expérimental de Sleipner, en Norvège. Des millions de tonnes de CO2 y ont été enfouies depuis plus de dix ans sous la mer du Nord, entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Reste que le nombre très limité de projets existants afaiblit l'analyse.

Un retour d'expérience insuffisant

En France, le projet de Total dans un ancien gisement de gaz à Lacq inquiète par exemple les riverains. L'Ineris a d'ailleurs inventorié les risques liés à l'injection de CO2 en profondeur dans un rapport publié fin mars, où il estime que l’évaluation des risques souffre d’un cruel manque de retour d’expérience », faute de masse critique de projets concrets. Eruptions, fuites massives ou diffuses de CO2, risques de sismicité et mouvements de terrain sont les principaux risques potentiels de cette technologie. Pour le moment, le rapport est limité aux risques pendant l'injection du CO2, l'une des trois phases de l'exploitation d'un site (conception, injection, fermeture), qui dure entre 30 et 40 ans. Les risques liés au seul stockage, d'une durée d'un millénaire, feront eux l'objet d'un deuxième rapport à paraître au cours du second semestre 2010.'

Usine Nouvelle.com - Le 27 avril 2010 par Ana Lutzky

Cliquez ici pour lire le RAPPORT INERIS. (Bas de page)

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