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(Deuxième partie du document : LES RISQUES)

Le CSC est contesté pour plusieurs raisons : Rapport Greenpeace

  • Le CSC (Captage et Stockage du Co2) ne sera pas prêt à temps pour éviter les forts impacts des changements climatiques car il ne sera pas disponible à grande échelle avant 2030.
  • Le CSC ne permet pas de réduire les émissions. Il les augmente ! Le captage et le stockage du carbone consomment entre 10 et 40 % de la capacité d'une centrale électrique.
  • Il est impossible scientifiquement de garantir un stockage sûr et permanent du CO2. Toute fuite aura des conséquences sur l'environnement, le climat et la santé humaine. (Gaz inodore et indétectable). Un taux de fuite, même très faible, sapera tout effort d'atténuation des changements climatiques. (lien)
  • Le CSC coûte cher: (6 000 milliards de dollars sur quarante ans selon l'IEA, l'Agence Internationale de l'Energie). Les sommes consacrées au CSC réduiront d'autant les investissements pour les solutions durables aux changements climatiques. Les investissements dans le CSC menacent de verrouiller le futur énergétique mondial.
  • Localement, Total va dépenser 60 millions d'euros, soit 500 € par tonne de CO2 (pour 120 000 t). Or une telle somme permettrait de reboiser environ 20 000 ha et de séquestrer, en l'espace d'une quarantaine d'années (temps moyen de développement des arbres plantés), l'équivalent de 8 millions de tonnes de CO2, soit 400 fois plus. (lien)
  • Les compagnies pétrolières se désengagent rapidement de ces projets. TOTAL se désengagera du site de Jurançon en 2013, laissant ensuite l'entretien et la charge aux collectivités.
  • Le CSC n’est une solution ni à court terme, ni à long terme. L'enfouissement de déchets quels qu'ils soient ne doit être légitimé.
  • Les véritables solutions pour limiter les impacts des changements climatiques sont l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables, lesquelles constituent des solutions sûres, rentables, sans poser les risques liés au CSC, et sont d'ores et déja disponibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le décalage entre l’urgence et le temps nécessaire pour une solution fiable et durable est souligné par le rapport « False Hope » de Greenpeace.

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AUTRES ELEMENTS : - LES RISQUES -

Le CO2 est asphyxiant à plus de 5% de volume dans l'air (selon source Total). Il est irritant, incolore et est plus lourd que l’air. (Le CO2 récupéré et transporté par le pipeline de 27 km est concentré à plus de 90% ! .)

1) Les risques de fuites encourus ne sont pas négligeables. Ils sont bien connus et mal maîtrisés

  • La fuite progressive en raison d'une faille, d'une fracture ou d'un puits non détecté : Une libération lente et continue du CO² entraînerait simplement une dissémination lente dans l’atmosphère. Beaucoup d’effort pour rien. Au passage les sols et nappes phréatiques auront été pollués et acidifiés.
  • La fuite soudaine par défaillance du puits d'injection ou par remontée dans un puits abandonné  : Une libération soudaine et importante de CO2 entraînerait des risques immédiats pour la vie et la santé si des êtres humains étaient exposés à des concentrations de CO2 dans l'air supérieures à 7 à 10 % par volume. Un dégazage soudain aurait un impact important. En petite quantité le CO² ne présente aucun danger. Au contraire, une libération rapide et soudaine peut être mortelle.

2) Le CO2 provoque une acidification des nappes phréatiques et des sols. L'acidification peut provoquer la dissolution de métaux présents dans le sous-sol et leur relargage dans l'eau. Ces modifications chimiques au niveau des aquifères profonds peuvent influencer la qualité des nappes d'eau moins profondes dont certaines sont potables. Le CO2 stocké contiendrait en effet des traces de métaux comme le mercure, le plomb ou le nickel, ou encore des traces de dérivés chlorés. Selon l'Ineris, en cas de fuite, ces substances pourraient alors contaminer l'air et l'eau avoisinante. Cela présenterait alors des risques d'inhalation ou d'ingestion de ces produits par les riverains. (Lire Rapport INERIS - Février 2011)

'Les conséquences des modifications de la biomasse sont actuellement imprévisibles, car les processus bio-réactionnels ont été peu étudiés dans les conditions correspondant à celle d’un stockage de gaz acides.(...) Cette pratique est une source de fort déséquilibre thermodynamique (du coté mécanique), mais aussi peut perturber le fonctionnement biologique dans le réservoir.' (Lien)

3) Autres risques possibles : une fissuration des aquifères liée à l'augmentation de pression en injectant le CO2 (Les problèmes de pression en sous-sol pourraient entraîner de légères perturbations en surface (soulèvement de terrain, impact sur les constructions) ; la présence de forages anciens dans le sous-sol qui compromettent l'étanchéité du confinement ; ou encore l'ACCROISSEMENT DU RISQUE SISMIQUE.' (Cité Sciences) - (Autre Lien)

Par ailleurs,"les questions de responsabilité mondiale à long terme – dans le cas, par exemple, d'un rejet accidentel dans l'atmosphère – et les questions locales liées à l'impact sur l'environnement n'ont pas encore été examinées." Rapport Spécial du GIEC(p.35)

Les compagnies pétrolières, auteurs de ces projets (vendus à l'opinion publique comme des projets "environnementaux"), reconnaissent le fait qu'elles ne connaissent pas les conséquences à long terme. Personne n'est capable de prédire les mouvements de terrains. En sachant que nous sommes dans une ZONE SISMIQUE, et que des recherches sont nécessaires sur toute la chaîne d'évaluation des risques et tout au long du cycle de vie du stockage.

Doit-on faire courir ce risque aux populations ? Seront-elles informées ? Sachant que Total se désengage du site de Jurançon en 2013!

(Pour info, le réservoir géologique s’étend sur un rayon de 2 km jusqu’à Gan et de Las Hies jusqu’à la gare de Pau. C’est d’ailleurs sur ce périmètre que Total a placé ses capteurs de détection sismique.) CJE

Il est impératif de ne pas jouer aux apprentis sorciers. Le lobby du charbon propre ne se soucie pas forcément de la population mais bien plus de la manne financière qui va arriver lorsque ces techniques seront mises au point. Rappelons qu'il s'agit ici d'une première mondiale en matière de captage, transport et stockage. C'est la première fois que les trois étapes se réalisent simultanément sur un même site. L'objectif de Total est d'en déposer le brevet. PREMIERE EGALEMENT EN ZONE HABITEE. Les trois projets précédents aux Etats-Unis, en Allemagne et aux Pays-Bas ont été stoppés grâce à la mobilisation des populations locales et compte tenu des risques. Voir rubrique.

Très clairement, ces projets de stockage de CO2 présentent quatre intérêts majeurs aux yeux des industriels:

1. Ne pas être taxé sur les émissions de gaz à effet de serre destinés à être enfouis, et continuer à consommer toujours plus d'énergie fossile

2. Se débarrasser de ces déchets sous couvert de projets environnementaux

3. Faciliter l'extraction du peu de pétrole qui reste dans les puits, en augmentant grâce à l'injection la pression à l'intérieur du puits (lien)

4. En prime, tirer un maximum de bénéfices financiers par la commercialisation de ces brevets

A côté de tels enjeux, la sécurité de la population, et la richesse du terroir local, n'ont que peu de valeur!

Qui a parlé de projet "environnemental"?

Chacun constate aujourd'hui le déséquilibre que la seule pollution atmosphérique a engendré en quelques décennies seulement... Ce projet ne va-t-il pas dédoubler le problème plutôt que de le résoudre?

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